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fugitive, toujours affamé de la sagesse et de la félicité, sans laquelle il n’y a point de véritable vie : Et il ne voit pas qu’on regarde un homme comme un cheval qu’on marchande. Quand nous voulons acheter un cheval, nous ne regardons pas à son harnois, ni à son poitrail, ni aux ornemens dont sa têtière est embellie, on ne va pas examiner si ses bossettes sont relevées d’or, d’argent et de pierreries, si sa tête et son encolure sont enrichies d’ouvrages bien travaillés, si sa selle est d’une étoffe teinte en pourpre, ses sangles dorées et son mors bien ciselé. On met à part toutes ces dépouilles étrangères, on l’examine tout nud, son corps, sa vivacité, on veut que sa taille soit noble, qu’il ait de la vigueur pour courir, de la force pour porter son homme, et comme dit Virgile :[1]La tête fine, le ventre étroit, la croupe large, et le poitrail traversé de muscles qui rendent témoignage de sa force. On veut, outre cela, que les reins et l’épine du dos soient doubles ; car il ne suffit

  1. L. 3 des Géorgiques.