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leurs frais journaliers, vous y trouverez des dépenses outrées en superfluités, aucune dépense appliquée à eux directement, c’est-à-dire, à cultiver leur esprit, leur génie, leur ame qui est proprement le sanctuaire de la philosophie. Ils font bâtir des maisons de campagne magnifiques, meubles superbes, grand nombre de domestiques ; mais, parmi toutes ces grandeurs, au milieu de cette opulence, vous ne trouvez de misérable que le maître qui s’y mire, qui s’y promène et qui les cultive avec tant de soin, tandis qu’il est lui-même inculte, sot et ignorant.

Ainsi vous trouverez ces édifices qui ont consumé le patrimoine de la plupart des hommes brillans, nobles, richement ornés, des châteaux qui le disputeroient à des villes, des maisons parées comme des temples, nombre d’esclaves vêtus comme des maîtres, meubles précieux, toutes choses dans l’abondance ; excepté celui qui les possède, qui, comme Tantale au milieu de ses richesses, pauvre, misérable et indigent, court après une eau trompeuse et