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nécessaire à tous, à la différence des autres arts, comme vous diriez la peinture ou la musique, qu’un honnête homme peut négliger sans honte et sans déshonneur. Je ne joue pas si bien de la flûte qu’Isménias, mais ce n’est pas une honte pour moi de n’être pas flutteur ; je ne suis pas peintre comme Appelles, ni sculpteur comme Lysippe ; à la bonne heure, je ne suis pas obligé de faire des statues ni des tableaux. Vous pourrez, sans rougir, dire la même chose de tous les arts du monde. Mais voyons, diriez-vous de même ? moi ! je ne sais pas vivre en homme de bien comme Socrate, comme Platon, comme Pithagore ; mais je ne suis pas obligé de bien vivre. Je suis sûr que vous n’oseriez faire un aveu de cette nature.

Mais il y a une chose plus admirable encore, c’est qu’en négligeant la philosophie, on ne veut pourtant point passer pour grossier, et que la plupart des hommes se montrent aussi sensibles à la honte d’ignorer, qu’à la peine d’apprendre : et pour preuve de cela, examinez les registres de