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notre défense, il nous reprend, lorsque nous avançons quelque mensonge, il jure pour nous, quand nous disons la vérité, et c’est sur son témoignage que notre sentence nous est prononcée.

C’est pourquoi vous, à qui j’expose ces divins mystères de Platon, réglez sur ce principe toutes vos actions et toutes vos pensées, et songez qu’il ne se passe rien ni au-dedans ni au-dehors de votre ame, dont ce Génie tutélaire ne soit le témoin ; qu’il examine tout, qu’il voit tout, qu’il entend tout, et qu’il pénètre jusques dans les replis les plus cachés de votre cœur, comme votre conscience même. Ce Génie, dis-je, nous tient en sa garde ; ce gouverneur propre et particulier à chacun de nous, inspecteur domestique, observateur assidu et inséparable de toutes nos actions, ne fait nulle grace aux mauvaises, comme il ne fait point d’injustice aux bonnes. Appliquez-vous à le connoître, à le cultiver, et à le rendre propice, comme Socrate, par la justice et par l’innocence de vos mœurs, et alors il vous aidera de sa prévoyance