son propre mouvement, parce que rien n’est plus parfait que Dieu. En effet, comment celui qui change d’un premier état à un autre meilleur, peut-il être estimé parfait, d’autant plus principalement qu’il n’y a personne qui, par son propre choix, prenne une nouvelle situation, à moins qu’il ne soit las et ennuyé de celle où il étoit auparavant ; car ce changement d’action ne peut point avoir son effet sans la destruction de ce qui le précédoit. C’est pourquoi Dieu ne doit faire aucune fonction temporelle, soit en donnant du secours, ou en marquant de l’affection : ainsi il ne doit ressentir ni la colère, ni la pitié ; il ne peut être agité ni par la tristesse, ni par la joie, mais libre et dégagé de toutes les passions de l’esprit, rien ne peut jamais l’affliger ni le réjouir, et il n’est point sujet à avoir aucun desir, ou aucune aversion subite pour quoi que ce puisse être.
Mais toutes ces choses et les autres semblables conviennent à l’état mitoyen des Démons ; car ils tiennent le milieu entre