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y a un si prodigieux, espace d’air jusqu’au ciel de la Lune où commence le feu élémentaire.

Quoi donc ! cette grande quantité d’air qui s’étend depuis la Lune jusqu’au sommet du mont Olympe, n’aura-t-il point ses êtres particuliers ? et cette partie de l’univers sera-t-elle impuissante et inanimée ? Car, si vous y prenez garde, les oiseaux sont plutôt des animaux terrestres qu’aériens, puisqu’ils passent leur vie sur la terre, qu’ils y prennent leur nourriture, qu’ils y reposent et qu’ils ne sont aériens que parce qu’en volant ils traversent l’air qui est voisin de la terre : Au reste, lorsque leurs aîles qui leur servent de rames sont fatiguées, la terre est pour eux comme un port où ils prennent du repos.

Si la raison demande donc évidemment qu’on conçoive qu’il doit y avoir dans l’air des êtres animés qui lui soient particuliers, il ne nous reste plus qu’à examiner, de quelle espèce et de quelle nature ils sont. Ils ne sont point terrestres en aucune manière, parce que leur propre poids les feroit descendre en