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animés, les Dieux qui diffèrent infiniment des hommes par l’élévation de leurs demeures célestes, par l’éternité de leur vie, et la perfection de leur nature, n’ayant nulle communication prochaine avec les hommes, puisqu’ils en sont séparés par un si grand espace ; outre que la vie dont ils jouissent ne souffre jamais la moindre altération, et est éternelle, qu’ici-bas celle des hommes s’écoule et trouve sa fin, et que les esprits des Dieux sont élevés à la félicité, et ceux des hommes abattus dans les calamités.

Mais, quoi ? est-ce que la nature ne s’est point unie elle-même par quelque enchaînement ? a-t-elle voulu se diviser entre les Dieux et les hommes, et demeurer, pour ainsi dire, interrompue et imparfaite ; car, comme dit le même Platon, aucun Dieu ne converse avec les hommes, et c’est une des plus grandes preuves de leur dignité, de ce qu’ils ne se souillent point par aucun commerce avec nous. On en voit quelques-uns foiblement, j’entens les astres ; et les