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les nuages s’épaississent, que les semences produisent leur germe, et que ce même germe vient en maturité. Les oiseaux de l’air, les bêtes sauvages des montagnes, les serpens cachés dans la terre, et les monstres qui nagent dans la mer, vous adorent en tremblant ; mais je n’ai point assez de capacité pour publier vos louanges, ni assez de bien pour vous offrir de dignes sacrifices. Je ne puis trouver de termes pour exprimer tout ce que je pense de votre divine majesté ; mille bouches, ni une suite éternelle de discours ne pourroient jamais y suffire. Je ferai donc tout ce que peut faire un homme qui n’est pas riche, mais qui est pénétré des plus vifs sentimens de religion : Je conserverai toute ma vie dans le fond de mon cœur votre divine image et votre très-sainte majesté, et je l’aurai toujours présente à mon esprit.

Après que j’eus fait cette prière, j’allai prendre congé du grand Prêtre que je regardois comme mon père, et l’embrassant avec affection, je lui demandois pardon de ce que je n’étois pas en état de lui marquer ma reconnoissance, par des présens dignes des bienfaits que j’avois reçus de lui. Enfin, après lui avoir fait de longs remercîmens, je le quittai dans le dessein de reprendre le chemin de ma maison paternelle, après en avoir été absent si long-temps. Au bout de peu de jours, inspiré par la Déesse, je me dispose à partir, et je m’embarque sur un vaisseau