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j’avois un manteau magnifique qui pendoit derrière moi jusqu’à terre, et de quelque côté qu’on me regardât, tout mon habillement étoit plein de figures d’animaux de différentes couleurs ; on y voyoit des dragons des Indes, et des griffons qui naissent chez les Hyperboréens, avec la tête et les aîles d’un oiseau (31), et le reste du corps d’un lion ; les prêtres nomment cet ajustement l’habit olympique. Je tenois de la main droite un flambeau allumé, et j’avois une couronne de palmier, dont les feuilles formoient comme des rayons autour de ma tête.

Etant ainsi paré comme l’image du soleil, et posé comme une statue, on tira le rideau qui me cachoit aux yeux du peuple, et je fus exposé à ses regards. Toute cette cérémonie étant achevée, je célébrai l’heureux jour de ma réception, en donnant de délicieux festins qui se passèrent avec beaucoup de joie et de gaieté ; les mêmes cérémonies durèrent trois jours de suite, commençant toujours par le sacré déjeûner, et finissant par le sacrifice.

Pendant le peu de temps que j’y demeurai, je goûtois un plaisir qui ne se peut exprimer, en contemplant l’image de la Déesse qui m’avoit procuré un bienfait au-dessus de toute reconnoissance. Cependant, après lui avoir fait, selon ses ordres, d’humbles remercîmens qui n’étoient pas dignes d’elle, à la vérité, mais qui étoient, selon mon