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des Egyptiens peints de tous côtés, et qu’on avoit purifié avec une torche ardente, un œuf et du soufre (27). Sur la voile blanche de cet heureux vaisseau étoient écrits en gros caractères les vœux qu’on renouvelloit pour recommencer d’heureuses navigations. On dresse le mât ; c’étoit un pin rond, fort grand et fort beau, dont la hune étoit extrêmement ornée. On voyoit sur la poupe une oie en sculpture, avec son long cou recourbé, toute dorée, et fort brillante, et le vaisseau tout entier étoit fait de bois de citronier parfaitement bien travaillé.

Le peuple, aussi-bien que les prêtres, commencèrent à porter, à l’envie les uns des autres, des corbeilles pleines d’aromates et de plusieurs choses propres aux sacrifices, qu’ils jettoient dans le vaisseau. Ils versèrent aussi dans la mer une composition faite avec du lait et d’autres matières. Quand le navire fut chargé de toutes ces pieuses offrandes, on détacha l’ancre qui le tenoit arrêté, et dans le moment un vent doux et propice, l’éloigna du rivage, et le poussa en pleine mer. Lorsqu’on l’eut perdu de vue, les prêtres reprirent toutes les choses sacrées qu’ils avoient mises à terre, et retournèrent au temple avec allégresse, et dans le même ordre qu’ils étoient venus.

D’abord que nous y fûmes arrivés, le grand prêtre, ceux qui portoient les images des Dieux, et ceux qui étoient initiés depuis long-temps dans les sacrés mystères, entrèrent dans le sanctuaire de