Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/364

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


REMARQUES

SUR

LE DIXIEME LIVRE.


(1) Du brodequin je monte au cothurne, c’est-à-dire, je passe d’un stile familier et enjoué, à un stile sérieux et tragique. Ceux qui jouoient la comédie, avoient une chaussure basse et ordinaire aux personnes du commun ; les Latins la nommaient soccus, que j’ai exprimé par brodequin ; et ceux qui jouoient la tragédie usoient d’une autre chaussure qui étoit fort élevée, qu’ils appelloient cothurne.

(2) Un ancien valet qu’elle avoit. Il y a dans le texte, dotali servo, un esclave qui faisoit partie de sa dot. Les esclaves que les femmes amenoient à leurs maris, comme faisans partie de leur dot, et qui étoient pour cela appelés dotales, passoient au pouvoir de leurs maris, comme tous les autres effets qui composoient leur dot. Elles en avoient quelquefois d’autres qu’elles se réservoient à elles en propre ; on les appelloit receptitii ; reservés. Les uns et les autres étoient d’ordinaire entièrement dévoués à leurs maîtresses, avec qui ils avoient été dès leur enfance dans la maison de leur père, et étoient fort peu fidèles aux maris dans les choses où les femmes avoient des intérêts opposés aux leurs.

(3) Un courier après lui. Parmi les esclaves, il y en avoit dont l’emploi étoit d’aller et de venir pour les affaires de la maison ; et dans les comédies on leur donne ordinairement le nom de dromo qui signifie coureur. Quelques gens de qualité ont encore aujourd’hui de ces sortes de valets qu’ils nomment coureurs.