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Ensuite celle que ses armes faisoient connoître pour Pallas, étoit suivie de deux jeunes hommes armés, et tenans leur épée nue à la main, ils représentoient la Terreur et la Crainte qui accompagnent par-tout la Déesse des combats. Derrière elle un joueur de haut-bois faisoit entendre des airs de guerre, et mêlant des sons aigus parmi des tons graves, il excitoit à danser gaiement, comme on fait au son d’une trompette. Pallas remuant la tête, et marquant dans ses yeux une noble fierté, s’avance en dansant, avec beaucoup d’action, et fait entendre à Paris par des gestes pleins de vivacité, que, s’il lui accorde la victoire sur ses rivales, elle le rendra fameux par sa valeur et ses grands exploits.

Après elle, Vénus parut d’un air riant, et charma tous les spectateurs. Elle étoit entourée de plusieurs jeunes enfans, si beaux et si bien faits, qu’il sembloit que ce fût la véritable troupe des amours qui venoit d’arriver de la mer ou des cieux ; outre qu’ils avoient de petites aîles, des flèches, et tout le reste de l’ornement qui leur convient. Quelques-uns portoient des flambeaux allumés devant leur maîtresse, comme si elle eût été à quelque nôce. Elle avoit encore à sa suite une aimable troupe de jeunes filles, sans compter les Graces et les Heures qui, pour se rendre leur Déesse favorable, semoient des fleurs devant