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lissant et s’augmenta tellement dans la suite, que les Payens soutenoient qu’il avoit fait un si grand nombre de[1] miracles, qu’ils égaloient, ou même qu’ils surpassoient ceux de Jésus-Christ.

On auroit de la peine à dire qu’une telle impertinence eût été en vogue, si des personnages dignes de foi ne l’attestoient, et si nous ne voyions pas qu’on pria[2] S. Augustin de la réfuter.

Ce Saint Père se contenta de répondre, qu’Apulée[3], avec toute sa magie, n’avoit jamais pu parvenir à aucune charge de Magistrature, quoiqu’il fût de bonne maison, et que son éloquence fût fort estimée, et qu’on ne pouvoit pas dire que ce fût par un mépris philosophique qu’il vivoit hors des grands emplois, puisqu’il

  1. S. Augustin, Epître 5.
  2. Marcellin à S. Augustin, Epître 4.
  3. S. Augustin, Epître 5.