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fonde érudition, le faisoit admirer de tous ceux qui l’entendoient, et il fut en si grande estime, même de son vivant, qu’on lui éleva des statues à Carthage, et dans plusieurs autres villes.

A l’égard de son Ane d’or, il a pris le sujet de cette métamorphose de Lucien ou de Lucius de Patras, qui étoit avant Lucien, et qui en est l’original ; mais il l’a infiniment embelli par quantité d’épisodes charmantes, sur-tout par la fable de Psiché, qui a toujours passé pour le plus beau morceau de l’antiquité en ce genre-là ; et tous ces incidens sont si ingénieusement enchaînés les uns aux autres, et si bien liés au sujet, qu’on peut regarder l’Ane d’or, comme le modèle de tous les romans. Il est plein de descriptions et de portraits admirables, et l’on ne peut nier qu’Apulée ne fût un fort grand peintre ; ses expressions sont vives et énergiques ; il hasarde