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avec tout l’esprit et toute l’éloquence possible. Il ne manque pas même par une infinité de traits vifs et ingénieux, de faire tomber le ridicule de ses accusations sur ses accusateurs. A l’égard de son miroir, il prouve par plusieurs raisons qu’il pourroit s’en servir sans crime. Il n’ose cependant avouer qu’il le fasse ; ce qui fait voir que la morale, par rapport à l’extérieur, étoit beaucoup plus rigide en ce temps-là, qu’elle ne l’est aujourd’hui.

On l’accusoit encore d’avoir dans sa maison quelque chose dans un linge, qu’il cachoit avec soin, et qui, sans doute, lui servoit à ses sortilèges ; d’avoir fait des vers trop libres, et de plusieurs autres bagatelles, qui ne valent pas la peine d’être rapportées. Apulée se justifia parfaitement bien sur tout ce qu’on lui reprochoit, peignit Ruffin et Emilianus ses accusateurs, avec les couleurs qu’ils méritoient l’un et l’autre, et fut renvoyé absous.