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n’étoit pas naturel qu’une femme à son[1] âge fût susceptible d’une passion amoureuse, et songeât à se remarier, comme s’il y avoit un âge, où le cœur des femmes fût si bien fermé à la tendresse, qu’on eût besoin de recourir à la magie pour les rendre sensibles. « Vous vous étonnez, disoit Apulée à ses accusateurs, qu’une femme se soit remariée après treize ans de viduité ; il est bien plus étonnant qu’elle ne se soit pas remariée plutôt ».

Ils lui objectoient qu’il cherchoit des poissons rares et extraordinaires pour les disséquer. Ils lui reprochoient encore qu’il étoit beau, qu’il avoit de beaux cheveux, de belles dents, et un miroir, choses indignes d’un philosophe.

Apulée répond à tous ces reproches

  1. L’accusateur soutenoit qu’elle avoit 60 ans ; mais Apulée prouva qu’elle n’en avoit guère plus de 40.