nourriture fut nommée ainsi, parce que les mortels n’en mangeoient point, ou parce que ceux qui en mangeoient, devenoient immortels. Le nectar étoit la boisson des Dieux.
(36) Bacchus en versoit aux autres Dieux. Bacchus est trop connu pour en parler ici. Hérodote dit, qu’il n’y eut que les Scythes seuls qui ne voulurent point reconnoître Bacchus, disant que c’étoit une chose ridicule d’adorer un Dieu qui rendoit les hommes insensés et furieux. L’antiquité lui a donné plusieurs noms, entre autres ceux de Liber et de Lyœus, parce que le vin réjouit, et délivre l’esprit des chagrins qui se rencontrent dans la vie.
(37) Vulcain faisoit la cuisine. Parce qu’il étoit le Dieu du feu, ou le feu même, selon les poëtes.
(38) C’est ainsi que Psiché fut mariée en forme à son cher Cupidon. Le texte dit, Sic rite Psiche convenit in manum Cupidinis. Il y avoit trois manières de faire les mariages chez les anciens, la première se faisoit usu, par le seul usage, lorsqu’une femme libre demeuroit un an entier et sans interruption avec un homme libre comme elle ; et alors, quoiqu’ils n’eussent fait aucune convention matrimoniale, ils ne laissoient pas d’être regardés comme mari et femme ; leurs enfans étoient légitimes et succédoient à leurs biens. Il faut remarquer que, pendant cette année, qu’un homme et une femme, en demeurant ensemble, établissoient leur mariage, trois jours d’absence de l’un ou de l’autre, suffisoient pour interrompre l’usage, et pour rendre le mariage nul.
La seconde manière de se marier, la plus ordinaire, s’appeloit per coëmptionem, par achat réciproque, lorsqu’on faisoit des conventions matrimoniales, que la femme apportoit de son côté sa dot, et que le mari en récompense lui donnoit un douaire, qu’on appelloit donatio propter