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(24) Au fleuve des morts. C’est l’Acheron ou le Cocyte.

(25) Où vous verrez Caron. Ce batelier des enfers étoit fils de l’Erébe et de la Nuit. Virgile, dans le 6e l. de l’Enéide, le dépeint fort vieux et fort mal-propre, avec une vilaine barbe blanche très-mal peignée.

(26) Qui attend qu’on le paie. Les anciens mettoient une pièce d’argent dans la bouche de ceux qui mouroient, persuadés que s’ils n’avoient de quoi payer Caron, leurs ames ne passeroient point dans les enfers, et demeureroient errantes sur les bords de l’Acheron.

(27) Que Pluton lui-même, quelque grand Dieu qu’il soit, ne fasse rien pour rien. L’argent que les Morts donnoient à Caron pour leur passage aux enfers, étoit pour Pluton, Caron n’étoit que son fermier.

(28) Le spectre hideux d’un vieillard. On ne trouve rien de cette fable dans aucun auteur, non plus que celles de l’âne et de l’ânier boiteux.

(29) De vieilles femmes occupées à faire de la toile. Il sembleroit que l’auteur veut parler des Parques ; on ne disoit pas cependant qu’elles fissent de la toile, on disoit seulement qu’elles filoient.

(30) Un chien d’une grandeur énorme, qui a trois têtes. C’est Cerbère, ce chien fameux, qui gardoit la porte des enfers, et qui empêchoit les ames malheureuses d’en sortir. On dit que ce chien à trois têtes exprime le temps passé, le présent et l’avenir, qui reçoit tout et le dévore, pour ainsi dire. Hercule le dompta et l’enchaîna, dit-on, pour marquer que les actions héroïques sont victo-