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REMARQUES

SUR

LE SIXIEME LIVRE.


(1) Cérès l’apperçut. Le texte dit : Cérès alma, qui est l’épithète qu’on lui donne ordinairement ; alma vient d’alere, nourrir. On la nomme ainsi à cause qu’elle est la déesse des bleds, et que c’est elle qui a appris aux hommes la manière de les cultiver, et de s’en nourrir.

On faisoit présider Cérès à toute l’économie champêtre. Pausanias fait mention d’un autel, où on lui offroit des fruits, du miel, de la laine, et d’autres choses de cette nature ; des serpens et une truye pleine, et sur-tout du pavot, à cause de la fécondité de sa graine, mais point de vin. De-là vient que Plaute, dans l’Aululaire, parlant d’une nôce, où il n’y avoit point de vin, dit plaisamment, que c’étoit des nôces de Cérès. On la représentoit dans un char tiré par deux dragons aîlés, tenant des pavots en une main, et une torche ardente en l’autre, avec une couronne d’épis de bled sur la tête.

(2) Par les sacrifices mystérieux qu’on celèbre pour vous. Le latin dit, Per tacita sacra cistarum ; par vos secrets mystères enfermés dans des corbeilles. Je n’ai pas exprimé cet endroit tout-à-fait tel qu’il est, parce qu’il n’auroit pas été assez intelligible pour tout le monde. Ces corbeilles d’osier, où étoient enfermées les choses sacrées au culte de Cérès, étoient portées dans les cérémonies par des femmes qu’on appeloit Canistriferæ.

(3) Par la fertilité de la Sicile. La Sicile étoit consacrée à Cérès et à sa fille Proserpine, parce qu’on croyoit qu’elles y avoient pris naissance, et que c’étoit le premier