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aiment comme toi, et que si tu vois sur la terre quelque fille d’une excellente beauté, tu la rendras sensible pour moi, en reconnoissance du service que je te vais rendre.

Jupiter ayant ainsi parlé, donne ordre à Mercure de convoquer promptement une assemblée de tous les Dieux, et de déclarer que ceux qui ne s’y trouveroient pas, seroient mis à une grosse amende (33). La crainte de la payer les fait venir de toutes parts ; ils prennent tous leurs places ; et Jupiter, assis sur son trône, leur parle ainsi : Dieux, dont le nom est écrit dans le livre des Muses (34), vous connoissez tous cet enfant, leur dit-il en leur montrant l’Amour, il a été élevé dans mes bras ; j’ai formé le dessein de mettre un frein à l’impétuosité de ses premiers feux ; il est assez perdu de réputation, par tous les mauvais discours qu’on tient de ses débauches ; il faut lui ôter l’occasion de les continuer, et modérer par le mariage l’ardeur de sa jeunesse : il a fait choix d’une fille, il l’a séduite, je suis d’avis qu’il l’épouse, et qu’il soit heureux et content avec Psiché, dont il est amoureux. S’adressant ensuite à Vénus : Et vous, ma fille, lui dit-il, ne vous affligez point, et ne craignez point que votre fils déroge à sa naissance, en épousant cette mortelle ; je vais rendre les conditions égales, et faire un mariage dans toutes les formes. Et sur le champ ayant donné ordre à Mercure d’amener