et la menace des plus cruels supplices, si elle ne s’acquitte bien de sa commission.
Psiché y va avec empressement, et monte sur le haut de la montagne, dans l’espérance d’y trouver au moins la fin de sa déplorable vie. Si-tôt qu’elle y fut, elle vit l’impossibilité d’exécuter les ordres de la Déesse. Un rocher prodigieux par sa grandeur et inaccessible par ses précipices, vomit ces affreuses eaux, qui tombant dans un vaste gouffre, et suivant ensuite le penchant de la montagne, se perdent dans le sentier profond d’un canal resserré, et sans être vues, sont conduites dans la vallée prochaine. De deux cavernes qui sont à droite et à gauche de cette source, deux effroyables dragons s’avancent et alongent la tête ; le sommeil n’a jamais fermé leurs yeux, et ils font en ce lieu une garde perpétuelle ; de plus, ces eaux semblent se défendre elles-mêmes, et par leur mouvement rapide, articuler ces mots : Retires-toi, que fais-tu ? prens garde à toi, fuis, tu vas périr.
Tant de difficultés insurmontables, abattirent tellement l’esprit de Psiché, qu’elle resta immobile, comme si elle eût été changée en pierre. Elle étoit saisie d’une si grande douleur, qu’elle n’avoit pas même la force de verser des larmes pour se soulager ; mais la providence jetta les yeux sur cette infortunée, qui souffroit injustement. L’aigle, cet oiseau du souverain des Dieux, se ressouvenant du service