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chercher du secours dans le ciel. Elle ordonne qu’on lui prépare un chariot d’or, dont Vulcain lui avoit fait présent avant que d’être son époux. Ce Dieu l’avoit travaillé avec tout l’art dont il étoit capable, et la perte de l’or que la lime en avoit ôté, ne l’avoit rendu que plus précieux par l’excellence et la beauté de l’ouvrage. Parmi un grand nombre de colombes, qui étoient autour de l’appartement de la Déesse, on en choisit quatre blanches, dont le col paroissoit de différentes couleurs, et on les attèle à ce char, en passant leurs têtes dans un joug tout brillant de pierreries. Vénus n’y fut pas plutôt montée, que ces coursiers aîlés partent et percent les airs. Quantité de moineaux, et d’autres petits oiseaux volent autour du char, et annoncent par-tout l’arrivée de la Déesse par leurs ramages et leurs chants mélodieux, sans rien craindre des aigles, ni des autres oiseaux de proie. Les nuages s’écartent, le ciel s’ouvre, et reçoit sa fille avec joie.

Vénus va trouver Jupiter dans son palais, et, d’un air impérieux, lui demande Mercure, dont elle avoit besoin (14) pour publier ce qu’elle vouloit faire savoir. Jupiter le lui accorde ; et cette Déesse fort contente, descend du ciel avec lui, et lui parle ainsi. Vous savez, mon frère (15), que je n’ai jamais rien fait sans vous le communiquer, et vous n’ignorez pas aussi, je crois, qu’il y a fort long-temps que je cherche une de mes esclaves (16), sans la