Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soient ceux de Jésus Christ. Il y eut sans doute bien des gens qui prirent pour une histoire véritable tout ce qu’il raconte dans son Ane d’or. Je m’étonne que S. Augustin ait été flottant sur cela (Aug. de Civit. Dei, lib. 18.), et qu’il n’ait pas certainement su qu’Apulée n’avoit donné ce livre que comme un roman (Apul. in Prolog. Asini aurei). Il n’en étoit pas l’inventeur, la chose venoit de plus loin,

    pria ce grand prélat de la réfuter. Precator accesserim ut ad ea vigilantius respondere digneris, in quibus nihil amplius dominum quàm alîi homines facere potuerunt, fecisse vel gessisse mentiuntur. Apollonium siquidem suum nobis et Apuleium aliosque magicæ artis homines in medium proferunt, quorum majora contendunt extitisse miracula (Marcell. ad August.). S. Augustin se contenta de répondre que, si Apulée avoit été un si puissant magicien, il n’eût point vécu avec l’ambition qui le possédoit dans une condition aussi petite que l’avoit été la sienne ; que d’ailleurs, il s’est défendu de la magie, comme d’un grand crime. On parloit de ses prétendus miracles, long-temps avant S. Augustin (August. epist. 5.) ; car Lactance s’étonne que l’auteur qu’il a réfuté, n’eût pas joint Apulée à Apollonius de Tyane. Voluit ostendere Apollonium vel patria, vel etiam majora fecisse. Mirum quod Apuleium prætermisit cujus solent et multa et mira memorari (Lactant. div. Inst. l. 5, c. 3.). Apulée a eu le destin de bien d’autres gens : on n’a parlé de ses miracles qu’après sa mort ; ses accusateurs ne lui objectèrent que des vétilles, ou prouvèrent le plus mal du monde ce qui pouvoit avoir l’apparence de sortilège. Mais je ne sais comment accorder S. Augustin avec Apulée. L’un dit qu’Apulée ne put jamais parvenir à aucune