un secret inviolable, sauvez votre mari, votre maison, sauvez-vous vous-même avec ce cher gage que vous portez dans votre sein ; ne voyez point ces femmes déloyales que vous ne devez plus regarder comme vos sœurs, après la guerre mortelle qu’elles vous ont déclarée malgré les liens du sang ; n’écoutez point ces perfides sirènes (8), lorsqu’elles viendront sur ce rocher faire retentir les échos d’alentour de leurs funestes cris.
Je ne crois pas, lui dit Psiché d’une voix entrecoupée de sanglots, que jusqu’ici vous ayez eu lieu de vous plaindre de ma discrétion, et d’avoir manqué à ce que je vous ai promis ; vous connoîtrez mieux dans la suite si je suis capable de garder un secret. Commandez donc encore au Zéphir de m’obéir, et puisqu’il ne m’est pas permis de jouir de la vue de votre divine personne, au moins que je puisse voir mes sœurs. Je vous le demande par ces cheveux parfumés qui tombent sur vos épaules, par ce visage qui ne peut être que parfaitement beau, qui me semble au toucher aussi délicat et aussi uni que le mien ; je vous en conjure enfin par votre sein qui brûle de je ne sai quelle chaleur extraordinaire, ne me refusez pas le plaisir de voir mes sœurs ; ainsi puissé-je vous voir un jour dans l’enfant qui naîtra de vous ! Accordez cette satisfaction à votre chère Psiché, qui ne vit et ne respire que pour vous. Je ne demande plus à vous voir, l’obscurité même de