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grand plaisir, elle entend une voix qui lui dit : Pourquoi vous étonnez-vous, Psiché, de voir des choses dont vous êtes la maîtresse ? Tout ce qui est ici est à vous. Entrez donc dans un de ces appartemens ; sur ces lits qui s’offrent pour le repos, cherchez à vous délasser. Ordonnez quel bain vous voulez qu’on vous prépare : celle dont vous entendez la voix, est destinée à vous servir aussi bien que ses compagnes. Nous sommes prêtes à vous obéir ; et après avoir fait ce qu’il faut auprès de votre personne, on vous servira un repas digne d’une princesse comme vous.

Psiché reconnut que les Dieux prenoient soin d’elle, et, suivant l’avis de ces personnes invisibles, elle se coucha et dormit quelque temps ; ensuite elle se baigna. Au sortir du bain, elle vit un repas préparé : elle jugea bien que c’étoit pour elle, et se mit à table. On lui présenta des vins délicieux, et quantité de mets exquis furent servis devant elle par des mains invisibles ; elle entendoit seulement les voix de ces personnes qu’elle ne voyoit point, qui étoient autour d’elle pour la servir. Quand elle fut sortie de table, une belle voix chanta, accompagnée d’un luth : ensuite plusieurs voix se joignirent ensemble ; et quoiqu’elle ne vît aucun des musiciens, elle jugea qu’ils étoient en grand nombre, par les chœurs de musique qu’elle entendoit.

Après avoir goûté tous ces plaisirs, Psiché alla