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l’homme, au demi-Dieu, ou plutôt au Dieu qui travailla ce métal d’une si grande perfection. Les planchers sont de pierres précieuses de différentes couleurs, taillées et jointes ensemble, de manière qu’il semble que ce sont des ouvrages de peinture. O que ceux-là sont heureux, qui marchent sur l’or et sur les pierreries ! Le reste de ce vaste palais étoit d’un prix inestimable. Les murailles des appartemens revêtus d’or pur, brillent de toutes parts ; et quand le soleil auroit refusé sa lumière à ce palais, ses portes, son vestibule et ses chambres en donneroient assez pour l’éclairer. Les meubles répondent si bien à la magnificence de cet édifice, qu’il semble que Jupiter, dans le dessein d’habiter la terre, ait pris soin de le faire embellir.

Psiché, attirée par la vue de tant de merveilles, s’en approche ; devenue ensuite un peu plus hardie, elle entre dans cette brillante demeure ; elle admire l’un après l’autre tant de beautés différentes, qui, de tous côtés, s’offrent à ses regards ; elle y voit des chambres d’une architecture parfaite, pleines de tout ce qui se pouvoit imaginer de plus précieux ; ce qui ne s’y trouve pas, ne peut se trouver dans le reste du monde. Mais ce qui la surprend encore plus que la vue du plus beau trésor de l’univers, l’accès n’en est point interdit, et il n’y a personne qui le garde.

Comme elle considère toutes ces richesses avec