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LES

MÉTAMORPHOSES:

ou

L’ANE D’OR D’APULÉE,

PHILOSOPHE PLATONICIEN,

LIVRE CINQUIEME.


Psiché couchée sur un tendre gazon, étant un peu remise de son trouble et de sa frayeur, se laissa aller insensiblement à un doux sommeil. Après avoir reposé quelque temps, elle se réveille, l’esprit beaucoup plus tranquille. D’abord elle apperçoit un bois planté de fort grands arbres ; elle voit au milieu une fontaine plus claire que du cristal. Sur les bords que ses eaux arrosent, elle voit un Palais superbe, élevé plutôt par la puissance d’un Dieu, que par l’art et l’adresse des hommes. A n’en voir seulement que l’entrée, il étoit aisé de juger que c’étoit le séjour de quelque divinité. Des colonnes d’or y soutiennent des lambris d’ivoire et de bois de citronnier (1), d’un ouvrage admirable. Les murs qu’on voit d’abord en entrant, sont couverts de bas-reliefs d’argent, qui représentent toutes sortes d’animaux ; et ce fut une industrie merveilleuse à