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bras de sa mère ou de quelque autre parente, si elle n’avoit point de mère, avec une douce violence, pour épargner sa pudeur, et faire paroître qu’elle ne se livroit pas elle-même entre les bras d’un homme. Chez les Romains, cette espèce d’enlèvement servoit aussi à rappeler la mémoire de l’enlèvement des Sabines, qui leur avoit si bien réussi du temps de Romulus.

(44) Me paroit de mes habits de nôces. Voici en quoi consistoient ces habits ou ornemens nuptiaux. La fille étoit couronnée de fleurs ; elle avoit une tunique ou robe, qu’on appeloit recta, droite ; une ceinture de laine, qu’il falloit que le mari détachât lui-même dans le lit ; des souliers jaunes, et un voile qui la couvroit presque toute entière, appellé flammeum, d’une couleur jaune, fort vive, tirant sur le rouge. C’est ce voile qui a donné aux nôces le nom de nuptiæ, qui signifie voiler.

(45) Nos nôces furent troublées comme celles de Pyrithous et d’Hippodamie. On sait assez comme ces nôces furent troublées par la brutalité des Centaures, et leur combat contre les Lapithes.

(46) Vaines fictions des songes. Les Philosophes disent qu’il ne faut pas avoir de foi aux songes. Cicéron se moque des songes et de leurs significations. Homère dit que les songes viennent de Jupiter. Tous les songes ne sont absolument que de fausses imaginations et mensongères, sur lesquelles il est impossible de rencontrer juste.

(47) Le contraire de ce qu’elles représentent. Il importe, dit Pline, de savoir si l’on a coutume de songer choses qui adviennent oui ou non : car souvent les visions horribles nous présagent d’heureux évènemens. Synesius, Platonicien,