Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/405

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

triomphant qui en tenoit aussi une branche à sa main, et qui en étoit couronné.

(41) Eclairée par les torches nuptiales. Ces torches appelées par les poëtes : Tedæ jugales, faces legitimæ, Tedæ geniales et festæ, étoient au nombre de cinq.

Les anciens estimoient le nombre cinq nuptial par-dessus tous les autres, comme construit de mâle et de femelle, comme dit Plutarque dans les questions romaines, ou parce que la femme ne sauroit engendrer plus de cinq jumeaux, suivant Aristote : peut-être aussi vouloient-ils donner à entendre pour moins cinq fois le devoir à son épouse. Ces torches étoient estimées de meilleur présage, étant faites d’aubespin, en mémoire de celles que portoient les Romains quand ils ravirent les femmes et les filles des Sabins. Voici quel étoit l’emploi de trois jeunes garçons ayant père et mère : L’un portoit une torche d’aubespin, parce qu’ils épousoient de nuit ; les deux autres menoient l’épousée, puis les amis de l’époux et de l’épouse venoient arracher cette torche, de peur que la femme ne la cachât de nuit sous le lit de son mari, ou que le mari ne la fît brûler dans quelque sépulchre ; car l’un et l’autre, suivant eux, dénonçoit une mort prochaine à l’un des deux.

(42) Retentissoit des chants de notre Himenée. Ces chants nuptiaux se nommoient proprement himenée ou épitalame. On trouve un de ces sortes de poëmes dans Catulle, qu’il fit pour les nôces de Manlius et de Julia. C’est une pièce de très-bon goût, et où l’on peut apprendre bien des particularités sur les coutumes qui s’observoient aux nôces des anciens.

(43) Ma mère me tenant dans ses bras. C’étoit une coutume des anciens, que l’on enlevât la mariée d’entre les