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noissoient ce Dieu pour l’auteur de leur origine, ils avoient une grande considération pour ses prêtres, et tout le monde leur faisoit des présens, et leur donnoit moyen de faire si bonne chère, que pour exprimer un bon repas, on disoit, un repas de prêtres Saliens, ce qui avoit passé en proverbe. Voyez Horace, liv. 1, ode 37, et liv. 2, ode 14.

(39) Le texte dit, Saucias et araneantes. Un gosier où déjà les araignées faisoient leur toile. C’est ainsi que le parasite de Plaute, pour faire mieux entendre sa faim, dit que sa gorge est toute chassieuse de faim.

(40) Toute notre maison ornée de branches de laurier. Dans les nôces des anciens, le premier soin qu’on avoit, étoit d’orner les portes et la maison du futur époux de fleurs et de feuillages. Catulle, sur les nôces de Pelé.

Vestibulum ut molli velatum fronde vireret.

On donna ordre, que le vestibule fût orné de feuillages verds. Il paroît par cet endroit d’Apulée qu’on avoit soin aussi d’orner de feuillages la maison de la mariée.

Le laurier liere ou autres festons ou branches dont on jonche les maisons, sont symbole de joie particulière ou publique. Le laurier, dit Pline, au 15e livre, est dédié pour les triomphes, et est très-agréable aux maisons. C’est le portier des empereurs et des pontifes, lui seul orne leur logis. C’étoit le principal signal de la victoire chez les Romains, les gens de guerre en ornoient leurs armes, et même les lettres qu’ils envoyoient après quelque victoire, c’est pourquoi les historiens les appeloient laurées. Ils en mettoient aussi dans le giron de leur tout puissant Jupiter toutes les fois qu’il les favorisoit de quelque nouvelle victoire. Les soldats portans du laurier suivoient leur capitaine