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opportun ; et Aristote, que le changement du boire et du manger est très-nuisible. Les voyageurs sont souvent en danger de maladie, parce qu’ils ont toujours à changer d’eau. Le changement d’eau engendre de la vermine, et peut donner des poux.

(35) Loin du grand chemin. Les anciens avoient les cimetières fort éloignés, et, suivant l’ordonnance de la loi des douze tables, on n’enterroit ni ne brûloit les corps dans les villes. Les cimetières étoient ordinairement aux champs, et Platon recommande qu’on les établisse dans les endroits les plus stériles.

(36) Poussière. Qu’est-ce que l’homme, dit Sénèque ? un vaisseau cassé et fragile, nud, et de son naturel, sans armes, sans défense, ayant besoin du secours d’autrui, exposé à toutes les injures et traverses de la fortune, au froid, au chaud et au travail. Pour connoître la frugalité de l’homme, il n’y a qu’à voir sa fin, tel qui a joui de tous les honneurs et de tous les plaisirs, se réduit en poussière. L’homme si misérable et si fragile, est l’animal le plus superbe, et voudroit inutilement détourner de sa pensée tout ce qui lui rappèle sa destruction et son anéantissement.

(37) Il n’a pas laissé de nous arriver un cruel accident. L’auteur dit : Occurrit scævus Eventus, l’Evènement sinistre s’y opposa. L’évènement sinistre étoit une divinité, aussi-bien que l’Evènement heureux.

(38) Aussi bonne chère que les prêtres Saliens. Les prêtres Saliens étoient consacrés au Dieu Mars ; on les nommoit Saliens à Saliendo, à cause des sauts et des danses qu’ils faisoient en son honneur ; et comme les Romains recon-