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qu’un commentateur prétend que S. Augustin l’assure ; mais devant Claudius Maximus, proconsul

    reginæ venisset, neque formâ tantùm videretur egregia, sed et collocuta esset neque abjectè neque imprudenter : « facessent, inquit Olympias, tibi tua in teipsa sunt reposita veneficia » *] Voilà pour l’article de la conquête du cœur. L’autre article, qui est celui de l’argent, fait naître quelques soupçons, non pas de magie, mais d’avarice. On a de la peine à croire que ce mariage n’ait pas été un sacrifice à des raisons d’intérêt. Ne condamnons pas néanmoins Apulée sans l’entendre. Il offre de prouver par son contrat de mariage, qu’il ne se fit rien donner par Pudentilla ; mais qu’il se fit seulement promettre une somme assez modique, en cas qu’il lui survécût, et en cas qu’il vînt des enfans de leur mariage. Il fait voir par plusieurs faits, combien sa conduite avoit été désintéressée, et combien il étoit raisonnable qu’il exigeât de sa femme la somme qu’elle lui avoit promise. C’est-là, qu’en pleine audience, il est obligé de faire des confessions, dont Pudentilla se seroit très-bien passée. Il dit qu’elle n’étoit ni belle ni jeune, ni un sujet qui pût tenter en mille manières, de recourir aux enchantemens, et qu’il ne faudroit pas s’étonner qu’elle eût fait de grands avantages à un homme comme lui. Quod institui pergam disputare, nullam mihi causam fuisse Pudentillam veneficiis ad nuptias prolectandi, formam mulieris et ætatem ipsi ultro improbaverunt, idque mihi vitio dederunt talem uxorem causâ avaritiæ concupisse, atque adeo primo dotem in

    * Voyez ce passage, tom. ix, pag. 278 de la belle édition françoise de cet ouvrage, de la traduction d’Amyot, qui vient de paroître chez J Fr. Bastien, Libraire à Paris ; cette édition est bien préférable à celle de Vascosan par le goût, par l’exactitude, &c.