Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les parens des deux fils de cette dame prétendirent qu’il s’étoit servi de sortilèges pour s’emparer de

    et il le prouve par plusieurs raisons philosophiques qui, pour dire la vérité, sont beaucoup plus ingénieuses, que judicieusement placées ; mais il nie qu’il consulte son miroir. Sequitur de speculo longa illa et censoria oratio, de quo pro rei atrocitate pænè diruptus est Pudens, clamitans, habet speculum philosophus, possidet speculum philosophus. Ut igitur habere concedam, ne aliquid objecisse te credas, si negaro, non tamen ex eo me accipi necesse est exornari quoque ad speculum solere..... Plurimis rebus possessu careo, usu fruor : quod si neque habere utendi argumentum est, neque non utendi non habere, et speculi non tam possessio culpatur quam inspectio, illud etiam doceat necesse est quando et quibus præsentibus in speculum inspexerim, quoniam, ut res est, majus piaculum decernis speculum philosopho, quam Cereris mundum profano videre (Apolog.).

    Voyez l’invective de Juvenal (Sat. 2, vers. 99.) contre l’empereur Othon, qui comptoit son miroir pour l’une des principales pièces de son équipage de guerre :

    Ille tenet speculum pathici gestamen Othonis,
    Actoris Aurunci spolium : quo se ille videbat
    Armatum, cum jam tolli vexilla juberet,
    Res memoranda novis annalibus atque recenti
    Historia, speculum civilis sarcina belli.

    Au reste, il me semble, ( je n’ose néanmoins l’affirmer,) qu’Apulée avoit en vue son procès, lorsqu’il décrivit dans l’une de ses harangues celui d’Apollon et de Marsyas. Il suppose que Marsyas débuta par louer ses cheveux entortillés,