Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/311

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’on ait pu le découvrir, et cela réduit l’affaire au point qu’il faut donner la question au coupable. Quand quelqu’un étoit accusé d’un crime chez les anciens, la coutume étoit d’appliquer tous ses esclaves à la question pour en découvrir la vérité. C’est ce qui fait que le juge dit ici, qu’il faut donner la question à Apulée, puisque son valet a disparu, et qu’on ne peut plus apprendre la vérité du fait par son moyen.

(11) Le feu et la roue à la manière de la Grèce. Cette manière de donner la question par le feu et la roue est aussi rapportée dans Achilles-Tatius. Les Romains, au lieu de feu et de roue, se servoient de lames ardentes et du chevalet, qui faisoient les mêmes effets ; les lames de brûler, et le chevalet de tirer et d’étendre les membres avec violence, comme la roue chez les Grecs.

(12) Comme un homme. Le bien particulier que les mères, les enfans et les esclaves possédoient, sous l’autorité du père de famille, se nommoit peculium.

(13) Et je ne repris point mes esprits. Le texte dit, Nec priùs ab inferis emersi : Et je ne sortis point des enfers. Apulée étoit si accablé de ce qui venoit de lui arriver, et il avoit si bien cru perdre la vie, qu’il se regardoit déjà comme un homme descendu aux enfers, jusqu’au moment que son hôte Milon vint le prendre par la main pour l’emmener chez lui.

(14) Car elle vous choisit pour son protecteur. C’étoit la coutume des provinces soumises à l’empire romain, de se choisir à Rome des protecteurs pour les affaires qui les regardoient. C’est ainsi que Lacédémone étoit sous la pro-