REMARQUES
SUR
LE TROISIEME LIVRE.
(1) Déja l’Aurore. Le texte dit, Commodum punicantibus phaleris Aurora roseum quatiens lacertum, cælum inequitabat. Déjà l’Aurore dans son char, par le mouvement de son bras couleur de roses, excitoit dans les airs la course de ses chevaux, dont les harnois sont d’un rouge éclatant. Les poëtes ont feint que l’Aurore avoit un mari extrêmement vieux, nommé Tithon, et qu’elle avoit coutume de se lever avant le jour. Elle est fille d’Hypérion et de Thia, selon Hésiode en sa théogonie, et selon d’autres, de Titan et de la Terre, ou du soleil et de la Terre.
(2) Les jambes croisées. C’est la posture ordinaire de l’homme qui est dans la peine ou dans l’embarras.
(3) Et qu’on m’eût promené, comme on fait les victimes, quand on veut appaiser la colère des Dieux. Anciennement, chez de certains peuples, et même dans les Gaules à Marseille, lorsqu’on étoit affligé de quelque calamité publique, comme de la famine, de la peste, de la guerre, &c., on choisissoit un homme le plus mal fait et le plus disgracié de la nature qui se pouvoit trouver ; on le nourrissoit pendant un an de mets exquis et succulens, ensuite on le promenoit dans toutes les places de la ville, et, après l’avoir chargé de toutes sortes d’imprécations, pour détourner sur lui seul tous les maux dont on étoit affligé ou menacé, on le jettoit dans la mer.
Dans les sacrifices expiatoires, on faisoit faire trois