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les genoux de l’homme, dit Pline, ont quelque religion que toutes les nations observent ; ceux qui supplient les embrassent, ils leur tendent les mains, ils les adorent comme des autels.

(57) Silence de la nuit. Aristote dit, dans ses problêmes, que l’on entend plus aisément la nuit que le jour, et que l’air qui est plus agité dans le jour, par la chaleur du soleil, se repose la nuit.

(58) Coptos. Les hirondelles dressoient des remparts près de la ville de Copton en Égypte. Elles y travailloient avec tant d’affection que l’on en voyoit plusieurs mourir à la peine. C’étoient leur exercice du printemps, et tous les ans elles travailloient après. Les mêmes hirondelles faisoient une chaussée sur le Nil, attachant leurs nids l’un à l’autre, de la longueur d’une stade (125 pas) si forte, dit Pline, qu’il eût été impossible à l’homme d’en faire une semblable.

(59) Par les accroissemens du Nil. Les Ægyptiens regardoient les inondations du Nil comme quelque chose de divin, parce qu’elles arrivoient régulièrement tous les ans pendant l’été, et qu’elles rendoient leurs terres fertiles au défaut de la pluie. Le Nil se déborde tous les ans depuis le solstice. D’abord il croît tout doucement, puis un peu plus fort tandis que le soleil est au signe du lion ; il commence ensuite à se retirer, quand le soleil est passé dans le signe de la vierge, ensuite il rentre dans ses bornes au signe de la balance. Au centième jour, on apperçoit ses accroissemens à certaines marques et mesures. Sa juste croissance est de seize coudées, si l’eau est au-dessous de cette mesure, elle ne sauroit tout arroser. Si l’eau reste à douze coudées, les Ægyptiens craignent la famine, à treize encore, quatorze