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de ces sortes de sciences. Les Assyriens appeloient Chaldéens leurs mages et docteurs.

(34) Jours heureux pour se marier. Ces jours s’appellent égyphaques, et sont défendus dans les décrets, can. 6, quest. 7. Les anciens, par une vaine superstition, se faisoient accroire que le mois de mai étoit malencontreux pour les nôces, celui de Juin au contraire heureux et commode, peut-être parce que les latins ont nommé le mois de Mai Major, et Juin, de Junior, et de fait, les jeunes gens sont plus capables de nôces que les gens avancés en âge, car le vieillard est plus froid à l’endroit de Vénus, dit le poète.

(35) Fondemens des murailles. Les villes ont leurs destinées aussi bien que les hommes, et les anciens consultoient pour savoir non-seulement le jour, mais aussi l’heure et les momens pour jetter les premiers fondemens d’une place. Appien dit dans ses Syriaques, en parlant du roi Seleucus, que ce roi ayant dessein de bâtir la ville de Séleucie, envoya chercher les mages pour choisir le jour et l’heure favorables à en poser les premières pierres ; mais ils se trompèrent dans leur avis, et l’heure fatale arrivant, à laquelle on devoit commencer, les ouvriers se mirent d’eux-mêmes à l’ouvrage. Les mages connoissant que la force du destin est inévitable, demandèrent pardon au roi, en lui disant qu’il n’étoit pas permis de changer le sort fatal bon ou mauvais, soit d’une personne, soit d’une ville.

(36) Il lui arriva un accident un peu fâcheux. Le texte dit, Fortunam scævam an sævam verius dixerim ; une fortune sinistre, ou pour mieux dire, cruelle. On eût pu employer les mots senestre et sinistre, l’un signifie malencontreux, et l’autre gauche. Cette conformité de