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gardé avec grand soin ces prétendus Oracles que l’on consultoit dans les pressans besoins de l’état.

Nous avons présentement plusieurs vers grecs divisés en huit livres, qu’on prétend être des Sibylles ; mais beaucoup de savans croient qu’ils ont été supposés dans le deuxième siècle.

Monsieur Petit a donné au public, il y a quelques années, une dissertation fort curieuse touchant les Sibylles, où il prétend prouver qu’il n’y a jamais eu qu’une seule femme qui se mêla de prophétiser, à qui les anciens auteurs grecs aient donné ce nom de Sibylle.

(32) Feu terrien. Le feu terrien que nous avons en usage, uni par certaine alliance avec le feu céleste et aërien, nous peut annoncer ce que présage le feu céleste. Les philosophes tiennent unanimement que ce monde inférieur dépend des mouvemens supérieurs, et que ces corps pesans et grossiers sont régis et se meuvent par d’autres plus subtiles. Il ne faut donc pas douter que ce feu terrien et élémentaire ne soit comme dépendant du feu céleste ; les anciens autorisent cette opinion. Ils n’éteignoient pas la lumière de leurs lampes, dit Plutarque, mais ils la laissoient languir et mourir d’elle-même, comme ayant une liaison intime avec le feu aërien qui ne s’éteint jamais. Prochus, philosophe platonique écrit finement de la sympathie et concorde que les choses terriennes ont avec les célestes.

(33) Un certain Chaldéen. Les Chaldéens habitoient cette partie de l’Asie qui confine à l’Arabie, dont la ville capitale étoit Babylone. Ils étoient fort adonnés à l’astrologie judiciaire ; ils interprétoient aussi les songes, et pratiquoient toutes les superstitions de la magie, ce qui a fait appeler Chaldéens dans la suite tous ceux qui se mêloient