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cheveux ne tombent point aux femmes, et qu’elles ne sont pas sujettes au mal de jambe. La vie dissolue que mène la plupart des femmes actuellement, les expose cependant à ces deux maladies.

(18) Engendrée de la mer. Saturne ayant taillé les génitoires de son père, les jeta dans la mer, et d’iceux avec l’écume marine naquit Vénus. Aristote, au 2e liv. de la génération des animaux, dit que la semence est immense, et que, par cette cause, la Déesse qui préside en telle besogne est en grec appelée Aphrodite.

(19) Quand ce seroit Vénus elle-même. On distinguoit de la Vénus née de la mer, une autre Vénus qu’on appeloit Uranie ou Céleste ; celle-ci n’inspiroit que des amours purs et chastes, qui élevoient les cœurs au ciel ; elle avoit des temples en plusieurs endroits de la Grèce, où elle étoit représentée armée, et son sacerdoce n’étoit exercé que par des Vierges. Xénophon distingue cette Vénus-Uranie de l’autre Vénus, en donnant à celle-ci l’amour des esprits et des vertus ; et à l’autre, l’amour des corps. Apulée, dans son apologie, fait voir que cette Vénus Céleste, distinguée de la vulgaire, ne nous permet d’aimer que des beautés qui peuvent renouveller dans nos ames l’idée et l’amour des beautés célestes.

La Vénus née de l’écume des flots, mère des amours et des plaisirs, a toujours eu pour le moins autant d’adorateurs que l’autre.

(20) Accompagnée des Graces. Les Graces appelées Charites par les Grecs, étoient filles de Jupiter et d’Eurinome, selon quelques-uns, et selon d’autres, de Bacchus et de Vénus. Elles étoient trois, Aglaïe ou Pasithée, Euphrosine et Thalia. Ce sont des noms grecs, dont le premier