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sa très-vertueuse mère. Apulée prend ici occasion assez adroitement de nous faire son portrait, et de nous apprendre qu’il étoit fort beau et fort bien fait.

(4) Sa taille. C’est celle qu’on appelle communément riche ou modérée et séante ; les doctes la nomment quarrée, telles qu’on loue en Vespasien, et ces personnes sont plus adroites.

(5) Les cheveux blonds. Galien, entre les signes d’une bonne et saine disposition, loue la couleur entremêlée de rouge et de bleue, les cheveux tirant sur le jaune et quelque peu crêpus. Apulée témoigne lui-même dans son apologie, qu’il n’avoit pas le poil efféminé, ni délicat, et qu’il ne le portoit pas long comme une amorce à dissolution, et comme ceux qui emploient leur temps à la toilette. Archigenas, médecin, enseignoit à ces efféminés de jaunir et friser leurs cheveux avec de l’écume de sel et de la mirrhe mêlées ensemble ; mais avec ses drogues, il faisoit périr beaucoup de personnes jalouses de leurs poils, en leur réfroidissant trop la tête.

(6) L’aigle. Cet oiseau a la pointe de la vue merveilleusement vive et pénétrante ; elle passe aussi pour très-claire et très-aigue. Pour connoître si sa race ne dégenère pas de sa vivacité de vue, elle tourne ses petits, encore sans plumes, en face des rayons du soleil ; s’il n’en peuvent supporter la force, elle les précipite de son nid comme bâtards et dégénérés.

(7) Sa démarche. Sénèque dit qu’on connoît l’impudicité de l’homme à sa démarche. Saint Augustin prétend qu’on peut juger de la qualité de l’esprit de l’homme par la mauvaise position de son corps. Saluste, entre autres reproches à Catelin, lui fait celui-ci : Que sa démarche étoit