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REMARQUES

SUR

LE SECOND LIVRE.


(1) D’autant plus que j’étois dans le milieu de la Thessalie, d’où l’on croit par tout le monde que l’art magique a tiré son origine. Pline, contre l’opinion des autres, tient que la magie a été inventée en Perse par Zoroaste, et que de-là elle est passée en Thessalie ; mais la plupart des anciens étoient persuadés que la Thessalie étoit abondante en herbes propres aux enchantemens et aux poisons ; que la magie y avoit pris naissance, et s’y étoit perfectionnée plus qu’en aucun lieu du monde. Aussi l’on trouve souvent dans les auteurs, Mulier Thessala, une femme de Thessalie, pour dire une magicienne ou une sorcière. Horace, Epod. 5.

Quæ sidera excantatâ voce Thessalâ
Lunamque cœlo deripit.

Ainsi Menander avoit donné le nom de Thessalienne à sa comédie qui contenoit tous les traits que faisoit cette espèce de gens pour arracher la lune du ciel. Plaute appelle aussi Thessalien, cet enchanteur qui savoit tous les prestiges et toutes les illusions de la magie.

(2) Broderies. Attale, roi de Pergame, extrêmement riche en argent et meubles précieux, a le premier trouvé la façon des broderies et tissures d’or. Ce roi n’ayant point d’enfans, fit le peuple Romain son héritier. Ses richesses furent apportées dans Rome, et on appelle les habits brodés Attalèques, comme qui diroit, riches et somptueux.

(3) Voilà, dit-elle, le même air de bonté de Salvia,