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une fête en son honneur, et il devoit y avoir une procession de ses adorateurs. Elle lui apprend donc que le prêtre qui devoit la conduire, tiendroit en ses mains une guirlande de roses qui auroient la vertu de lui rendre sa première forme ; mais, comme il est fort difficile de rompre l’habitude du vice, elle lui dit : ne craignez point qu’il y ait rien de difficile dans ce que je vous prescris ; car, dès que je viens à votre secours, et que je me présente à vous, j’ordonne au ministre sacré d’exécuter ce qui est nécessaire pour cette fin. Par où elle insinue ce que l’on enseignoit dans les mystères, que le secours du ciel étoit toujours prêt à seconder les efforts de ceux qui s’adonnoient à la vertu. Pour reconnoître la faveur qu’elle lui accorde, elle exige qu’il lui consacre tout le reste de sa vie : elle lui promet une vie heureuse et glorieuse en ce monde, et qu’après elle le recevra dans les champs élisées. C’étoit aussi ce que l’on exigeoit des initiés, et ce qu’on leur promettoit. Lucius se trouve alors confirmé dans la résolution d’embrasser une vie vertueuse. La procession en l’honneur d’Isis commence ; le prêtre conduit les initiés, une guirlande de roses entre les mains. Lucius s’approche, dévore les roses, et, suivant la promesse de la Déesse, il reprend la forme humaine. Cette guirlande représente celle dont les initiés étoient couronnés, et la vertu des roses figure celle des mystères. Dès qu’il a recouvré la forme humaine,