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boire, tous d’une beauté différente, et tous également précieux ; les uns de verre avec des figures de relief, d’un travail admirable ; les autres, de cristal d’une beauté parfaite ; quelques-uns d’or, d’autres d’argent. Il y avoit même des morceaux d’ambre merveilleusement bien travaillés et creusés en forme de coupe ; enfin on y voyoit des ouvrages qui sembloient surpasser l’adresse des hommes. Il y avoit plusieurs écuyers tranchans richement vêtus ; des mets en abondance, servis par de jeunes filles ; et de jeunes garçons, remarquables par la propreté de leurs habits, et par la beauté de leurs cheveux, présentoient souvent à boire d’un excellent vin vieux dans des vases faits de pierres précieuses.

Sitôt qu’on eut allumé les flambeaux, la conversation commença à s’animer, chacun se mit à badiner, à rire et à plaisanter (42). Alors Birrhene s’adressant à moi : Comment vous trouvez-vous en ce pays-ci, dit-elle ? Je crois que notre ville est fort au-dessus des autres, par la beauté de ses temples, de ses bains et de ses édifices. Toutes les commodités de la vie y sont en abondance. On y vit dans une liberté paisible, et les marchands étrangers la trouve aussi peuplée que celle de Rome. On jouit, si on veut, de la même tranquillité qu’à la campagne ; en un mot, c’est la retraite la plus délicieuse de toute la province.

Vous dites la vérité, Madame, lui répondis-je,