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Il raconte leurs infâmies dans le viiie et le ixe livre ; leurs mystères corrompus servent de contraste aux rits d’Isis, que l’auteur vante comme épurés, et dont la description et l’éloge finissent le récit de la fable.

Se plongeant de plus en plus dans la débauche, Lucius prêt à commettre tout ce qu’il y a de plus abominable, sent sa nature se révolter ; il abhorre l’idée du crime qu’il a projetté ; il s’échappe de ses gardiens ; il court vers le rivage de la mer ; et là, dans la solitude, il commence à refléchir sérieusement sur l’état dont il est déchu, et sur celui où il est métamorphosé. La vue de son état l’oblige d’avoir recours aux cieux. L’éclat de la lune, et le silence de la nuit secondent les efforts de la religion sur son ame, et en augmentent les impressions : il se purifie sept fois de la manière prescrite par Pythagore ; il adresse ensuite sa prière à la Lune ou à Isis, l’invoquant par ses différens noms de Cérès Eleusienne, de Vénus céleste, de Diane et de Proserpine. Un doux sommeil assoupit ses sens : Isis lui apparoît en songe ; elle se montre à lui par une lumière éblouissante, semblable à celle qui, dans les mystères, représentoit l’image apparente de la divinité ; et le discours qu’elle lui tient répond exactement à l’idée que l’on y donnoit de la nature de Dieu, en quoi consistoit le grand secret de ces cérémonies sacrées. Elle lui apprend ensuite les moyens dont il se doit servir pour sa guérison. On célébroit le jour suivant