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EXTRAIT
DU DICTIONNAIRE
DE MORÉRY.


Apulée (Lucius Saturantius Apuleius), philosophe Platonicien, natif de Madaure, ville d’Afrique, vivoit dans le iie siècle, sous l’empire d’Antonin et de Marc Aurèle. Il étoit fils de Thésée, homme de naissance, et de Salvia, parente de Plutarque[1] et du philosophe Sentus. Après avoir étudié à Carthage, il alla à Athènes où il s’attacha à la doctrine de Platon ; et ensuite à Rome, où ayant goûté la jurisprudence, il devint célèbre avocat ; mais la philosophie avoit tant de charmes pour lui, qu’il la préféra à l’étude du droit. Il épousa une riche veuve nommée Pudentilla, qui étoit d’Oëa, ville que nos géographes modernes croient être Tripoli. Sicilius Æmilianus accusa Apulée, devant Claudius Maximus, proconsul d’Afrique, d’avoir fait mourir Pontianus, fils de Pudentilla, et de s’être servi de charmes magiques pour se faire aimer de cette dame. Apulée se défendit devant le proconsul, par une apologie que nous avons encore, et que S. Augustin appelle un discours très-éloquent et très-fleuri. Quoique, dans ce discours, il se lave du soupçon de magie, comme d’un crime, il paroît cependant

  1. On trouve une superbe édition et très-exacte des Ouvrages de cet Auteur, à Paris, chez J. Fr. Baſtien.