don vos faiz escarnir,
me desplaz chascun dia,
e·m n’es vos enoios,
que limars d’esperos,
gals esems e falcos
am mais auzir que vos.
Mas sobrebe vos pres
car viella vos volges,
c’ab autra foraz mes
e fera·us greu soffrir.
E non a obs que·us tir,
tossa, sa drudaria,
se ia se·n vol iauzir;
que no se·n iauziria,
c’outra doas messos
non auria drut de vos;
e de nulla·l ainglos
no sera ia cogos.
10. des esperos, — 11. falcons.
4
2. La leçon semble corrompue. Mais comment faut-il corriger ?
Corves pourrait être le cortves vfr. corvois « cordouan », constaté
récemment par Tobler dans la Chansoneta leu e plana de Guillem de
Berguedan (Zts. 13, 546). Alors corves serait probablement par métonymie
pour sotlars de corves, peut-être aussi pour braias de corves. Ou
doit-on y substituer plutôt corres, correte « courroie» et lire breuiar
(Ve’us breuiat ?) lo corres (briuar D — breuiar R aussi dans Comtor
d’Apchier, v. 17), ce qui serait le contraire de alounga la courreja
« donner dés libertés » dans Mistral ? On est tenté aussi de rapprocher
les deux expressions briuar lo corres ici et breuiar (briuar D) lo corril
dans 443, 1. v. 17 ; mais je ne vois pas alors comment dériver corril.
En somme, je ne sais pas expliquer ce vers.
3. Le malvaz serventes dont parle ce vers sera Veïll Comunal, ma
tor, qui a le même compas que cette pièce-ci et qui la précède, chronologiquement,
puisqu’il a adopté non seulement le compas de Pierre
Vidal Be viu a gran dolor, mais encore ses rimes, tandis que Veillz
Comunals plaides n’en suit que la forme métrique sans en adopter
les rimes.
14. Corr. viella vos volges.