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X

Du Comte D***

(Reçue 15 mai.)

Il me semble que tu t’es définitivement installée chez ta tante, ma chère coureuse ; je n’ose me révolter, parce que, si tu restes là-bas, c’est qu’il le faut ; mais cependant elle est lourde à supporter l’absence d’une si jolie et si charmante femme ; et toi, je pense que tu t’ennuies aussi sans moi : qui t’aimera et te caressera là-bas ?

Tout ce que tu m’écris de la tante me fait espérer que notre séparation ne sera pas sans fruits. Ces paroles de ta tante : « Tout ce qui est à toi est à moi ! » sont surtout significatives ; mais il me semble cependant qu’elle devait dire le contraire. Maintenant, permets-moi de te donner quelques conseils sur la distribution de tes cadeaux d’adieu. Les prin-