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— Ne… dites pas cela. Si Lydia me demandait conseil, je l’engagerais à agréer votre demande : vous feriez un mari charmant.

— Je vous remercie, Maria Pétrovna, bien que vous ne disiez cela que pour me consoler.

— Non, vous savez que je ne vous flatte jamais. Si j’étais à la place de Lydia, j’accepterais sûrement. Il est vrai qu’entre vous existe une assez grande différence d’âge… Mais qu’importe ? Il arrive si souvent à présent de voir des jeunes filles épouser par amour des hommes jeunes et être malheureuses toute leur vie…

Ma tendresse pour Maria Pétrovna augmentait à mesure qu’elle parlait. Pour sa dernière phrase je l’aurais embrassée. « Voilà, pensais-je, une femme qui m’aime vraiment et m’apprécie ; elle ne se moquerait pas de moi comme l’autre, et cependant, comme il arrive toujours dans la vie, je n’ai pas su la distinguer, et maintenant je suis obligé de me priver de cette dernière consolation, de ce suprême refuge. En effet, après ce qui s’est passé entre Lydia et moi, il ne m’est plus possible de revenir aussi souvent ici. » Et tout à coup j’éprouvai une vive douleur à la pensée d’être obligé de rentrer chez moi. Jamais je n’avais souffert de la solitude ; mais jadis c’était autre chose :