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Je suis rentré très content de ma soirée ; mais la fatigue sans doute, car j’ai déjà perdu l’habitude de sortir, m’empêcha longtemps de m’endormir. Vers le matin, je rêvai que je mangeais un fondant rose.


28 décembre.

Après deux jours passés à la maison, j’ai été aujourd’hui dîner au club. J’étais curieux de voir si l’on me trouverait changé. La première impression fut bonne. Chez le portier je rencontrai le gros Vaska Touzemtzov qui prenait sa pelisse.

— Ah ! bonjour, Pavlik, pourquoi n’es-tu pas venu, depuis si longtemps ?

— J’ai été malade près de deux mois.

— Malade ! Je te crois malade… Mais regarde-toi donc. Avec ce teint de sang et de lait ! Bah ! flirter, c’est ton affaire. Où dînes-tu ?

— Au club, et toi ?

— Ma femme m’a demandé de dîner à la maison ; nous avons du monde. Monte dans ma voiture ; tu dîneras avec nous : ma femme sera très contente ; que feras-tu ici ?

— Non, merci ; c’est impossible aujourd’hui.

— Eh bien ! comme tu voudras.