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la ville, on prend un chemin de traverse, la distance entre nous n’est plus que de trente-deux ou trente-trois verstes.

Hier, aussitôt votre lettre reçue, je suis allé à la ville pour faire votre commission. J’ai trouvé votre amie d’enfance, ce qui m’a été très facile, car je connais très bien Nadejda Vassilievna ; son mari est chez nous le directeur de la Chambre des Domaines. Nadejda Vassilievna a été très touchée de votre souvenir. Aujourd’hui je l’ai expédiée à Kriastchy pour sonder votre tante, et j’ai l’honneur de vous faire connaître, très respectueusement, les résultats de ce voyage.

Votre tante, en apprenant votre intention de venir chez elle, a exprimé une joie folle ; elle a dit que vous êtes sa plus proche parente ; qu’elle vous aime comme une fille, que sa querelle avec vous a été la plus grande douleur de sa vie, et que, maintenant, si vous consentez à oublier le passé, elle vous recevra à bras ouverts ; elle vous écrira cela elle-même si elle en a la force. Elle est, en effet, très vieille et malade. Chez elle habitent deux petites nièces, princesses Pichetzky, auxquelles, d’après Nadejda Vassilievna, la nouvelle de votre arrivée n’a pas fait un très grand plaisir. Les princesses ont sans doute